Marc Barrard
Marc Barrard évoque irrésistiblement la figure du grand Gabriel Bacquier. De ce maître, avec lequel il travailla durant ses années de formation, ce baryton nîmois a appris l’art si pur du chant français dont il est l’un des plus éminents représentants. Auréolé de nombreux prix dès sa sortie du Conservatoire de Nîmes, il est engagé immédiatement en 1986 aux Chorégies d’Orange. Lancé, suivi avec fidélité par Raymond Duffaut qui préside aux destinées lyriques d’Orange, le voilà invité par toutes les scènes d’opéra hexagonales. L'étranger n’est pas en reste, de la Scala de Milan au Teatro Colòn à Buenos Aires, en passant par le Deutsche Oper de Berlin. A Paris, dans Pelléas et Mélisande à l’Opéra Comique, son Golaud de haut lignage, à l’exceptionnelle noblesse, marque les esprits. Le répertoire français, qu’il sert dans la plus belle tradition, occupe naturellement dans sa carrière une place prépondérante. Ourrias (Mireille), Valentin (Faust), Nevers (Les Huguenots de Meyerbeer, enregistré à Montpellier en intégrale), Zurga (Les Pêcheurs de perles), Lescaut (Manon) ou Albert (Werther) mettent en valeur la pureté de sa ligne mélodique et de son articulation. Si sa faconde naturelle s’accommode à merveille de caractères tels que Figaro (Le Barbier de Séville) ou Mercutio (Roméo et Juliette), Marc Barrard excelle dans les rôles nobles, dont il élargit l’éventail à chaque saison : Raimbaud (Le Comte Ory), Germont (La Traviata), Athanaël (Thaïs), Capulet (Roméo et Juliette), Le Comte (Le Nozze di Figaro) qu’il vient d’aborder à l’Opéra de Monte-Carlo. On a aussi pu l’entendre en Marquis de la Force dans Dialogues des Carmélites à Oviedo, dans le rôle titre de Saint-François d’Assise à Montréal sous la direction de Kent Nagano, dans le rôle d’Albert de Werther, à Strasbourg, sous la direction de Michel Plasson. C’est ainsi que, parmi ses projets, il chantera à Lausanne et Tours le rôle de Flambeau dans L’Aiglon, lui qui il y a quelques années fut dans cette même œuvre un Metternich maléfique et magnifique. On l’attend également à Avignon dans La Traviata et Madama Butterfly, à Marseille dans L’Italienne à Alger, Lucia di Lammermoor, La Traviata et Les Troyens en version de concert, à Oviedo dans Werther, à Orange dans Turandot et Samson et Dalila, à Barcelone dans Cendrillon, à Lyon dans L’Enfant et les sortilèges, à Montpellier dans Lakmé…