Sophie Perez
Diplômée de l’ESAT en 1990, admise l’année suivante comme pensionnaire à la Villa Médicis en scénographie Sophie Perez poursuit la recherche sur la mise en espace en travaillant comme assistante avec Jean-Paul Chambas et Carlo Tomasi sur des productions à l’Opéra Bastille, l’Opéra Comique, l’Opéra de Lyon...
Elle fonde la Compagnie du Zerep en 1997 et se lance dans la mise en scène de spectacles où se chevauchent les styles, les genres, entre danse, performance, les agacements existentiels, les références musicales, l’idée de l’intrigue et du documentaire, les films d’horreur et les figurines nostalgiques, le rire comme camarade de chambrée du sort, l’onirisme, l’irrévérence expérimentale, les arcanes du boulevard, les mauvaises plaisanteries joliment éclairées...
Depuis 2001, le Zerep s’articule autour d’un cercle d’habitués permanents. D’une part, les comédiens Sophie Lenoir et Stéphane Roger, rejoints selon les projets par Gilles Gaston-Dreyfus, Françoise Klein, et Marlène Saldana ; d’autre part, des collaborateurs divers, Fabrice Combier (création lumière), Daniel Mestanza (réalisation d’objets), Corine Petitpierre (costumes) ; et aussi Xavier Boussiron, qui au début engagé en tant que musicien, co-signe avec Sophie Perez les pièces depuis la création de Le Coup du cric andalou (2004).
Après l’adaptation d’une méthode pour apprendre à nager sans eau (Mais où est donc passée Esther Williams ? – 1998, écriture pour laquelle elle est lauréate de la Fondation Beaumarchais), l’exploration des lieux nocturnes à tendance exotique où l’on s’égare pour danser avec Marie-France en guest-star platine et chantante (Détail sur la marche arrière – 2000), une sorte de conférence à propos des obsessions nerveuses, où l’inconscient s’incarne sans détour sous forme de quatre cents kilos de pâte-slim sanguinolente s’effondrant des cintres (Leutti - 2001), viendront Le Coup du cric andalou en 2004, Enjambe Charles en 2007, Bartabas Tabasse, en 2009. Quelques auteurs littéraires ont aussi été visités : parfois regardés de travers, comme Alfred de Musset avec Laisse les gondoles à Venise (d’après Lorenzaccio), en 2005, et parfois admirés, comme Witold Gombrowicz dans Gombrowiczshow en 2008 qui dresse une fresque scénique de l’écrivain polonais à partir de son roman Les Envoûtés.
Invités, fin 2009, à participer à l’exposition Le Festival au Centre Pompidou, Sophie Perez et Xavier Boussiron réalisent Beaubourg-la-Reine. Ils conçoivent une pièce originale qui sera exposée comme un objet à visiter dans lequel se succèderont des invités (allant de Philippe Katerine à Arnaud Labelle-Rojoux, de Forced Entertainment à Claudia Triozzi, de Doris Uhlich à Constantin Dulca – chanteur de charme de rue, de la Bourrée parisienne – danse auvergnate – au duo Pennequin-Pauvros, et aussi le Zerep...). Sophie Perez signe les scénographies de plusieurs mises en scène de Frédéric Bélier-Garcia : Liliom de Ferenc Molnar, Yaacobi et Leidental, joué au Théâtre du Rond-Point en 2010, Yakich et Poupatchée de Hanokh Levin, La Princesse transformée en steak-frites d’après Christian Oster (au Rond-Point en 2012). Sur ce dernier, Sophie Perez réalise également les costumes.
En décembre 2010, Sophie Perez et Xavier Boussiron présentent Deux Masques et la Plume, qui dresse les autoportraits de Sophie Lenoir et Stéphane Roger, acteurs-piliers du Zerep ; ils proposent chacun un solo (elle y biaise les notions d’intimité et de vérité ; et il s’appuie sur Macbeth pour une critique du paradoxe chère à Diderot).
Sophie Perez et Xavier Boussiron créent Oncle Gourdin au Festival d’Avignon en 2011 et présenté au Théâtre du Rond-Point en septembre de la même année. En septembre 2013, ils mettent en scène Enjambe Charles, au Théâtre du Rond-Point, pièce créée en 2007 au Festival Via de Maubeuge. En 2014, au Théâtre du Rond-Point, ils revisitent la conquête du Far West avec Prélude à l'agonie, un cabaret grotesque évoquant pêle-mêle Phineas Taylor Barnum et Robert Altman.
En 2015, ils créent Biopigs au Théâtre Nanterre-Amandiers, puis en tournée.
En 2016, elle participe au Théâtre du Rond-Point à la création de Jean-Michel Ribes, Par-delà les Marronniers.