Zahia Ziouani

La musique est un terreau familial ; depuis son plus jeune âge, Zahia Ziouani nourrit sa sensibilité artistique entre deux parents mélomanes. Beethoven, Mozart, les grands opéras… ce premier bagage artistique l’emmène de la guitare classique à l’alto, élément central de la formation symphonique. Alors qu’elle découvre les joies de l’orchestre, elle apprend avec passion le métier de chef depuis sa chaise au cœur de l’ensemble du conservatoire de Pantin en Seine-Saint-Denis, et tourne sa curiosité vers la complexité des partitions.
Auditrice assidue des masterclasses de Sergiu Celibidache à Paris, elle se fait repérer à l’âge de seize ans par l’entourage du maestro. Un premier stage de direction auprès de son assistant lui donne l’occasion de rencontrer le chef roumain dont la figure en poster veillait sur sa chambre d’adolescente. S’ensuivent un an et demi de cours intensifs avec le maestro qui la confortent dans sa vocation.
Héritière d’une tradition de femmes indépendantes et affranchies, elle n’hésite pas à se lancer dans l’aventure en fondant son propre ensemble Divertimento en 1998.
L’enfance baignée dans une double culture franco-algérienne, elle a toujours interrogé les débats florissants autour de la notion d’identité nationale.
Régulièrement invitée à diriger des orchestres nationaux, en France et à l’étranger, elle poursuit cette démarche au concert dans un engagement total face aux musiciens. Passeur entre les compositeurs et le public, Zahia Ziouani puise un dynamisme sans faille dans les partitions, le cinéma, la nature ou dans le théâtre italien, notamment la comédie pour le rythme qu’elle véhicule. Claude Monet, Carl Caspar Friedrich, Pierre Soulages… ou le graph lumineux alimentent également l’univers et l’ouverture de la musicienne.
Cet univers se déploie dans le sillon des actions culturelles menées par l’orchestre Divertimento auprès de publics jeunes et plus avancés, ou à l’occasion des nombreux projets d’envergure auxquels s’est associée Zahia Ziouani : la direction de l’accompagnement musical du programme Prodiges sur France 2, avec la coordination de soixante chœurs et 11 000 jeunes de la région du Nord, ou encore la participation à l’événement « Alger, capitale de la culture arabe » en 2007 auprès de l’orchestre national d’Algérie qui accueillait une femme à sa direction pour la première fois… et certainement pas la dernière pour une artiste qui n’a pas froid aux yeux.