Pollicino
Hans Werner Henze
Livret Giuseppe di Leva
en partenariat avec les associations Comha, le Relais des Enfants, et la classe Relais du collège Croix d'Argent (Montpellier)
L'œuvre
Pollicino est créé le 2 août 1980 à Montepulciano, une commune rurale de Toscane. Les interprètes sont issus du Cantiere Internazionale d'Arte de Montepulciano, une académie d'été ouverte à des amateurs - chanteurs, comédiens, instrumentistes - enfants, mais aussi adultes.
C'est le dramaturge Giuseppe Di Leva qui propose le projet à Hans Werner Henze. Le sujet de Pollicino est répertorié parmi les contes que Carlo Collodi (auteur de Pinocchio) a rassemblés et transcrits, il y a cent ans.
Pollicino contient également des éléments de contes allemands et français, mais l'ambiance générale et tous les détails sont indubitablement italiens, et même plus précisément du centre du pays. On retrouve dans ces histoires un aspect typique du caractère populaire toscan : le sarcasme et la sécheresse crue, derrière lesquels les gens dissimulent leurs sentiments, leurs déceptions, leur irrespect, aussi bien que leur ironie.
Pour transformer le conte en livret, Giuseppe Di Leva parle de Pollicino et discute de la moralité de l'histoire avec des enfants d'âges divers à Milan, Florence, mais aussi à la campagne. Leurs opinions en influencent fortement l'écriture, tout comme s'y retrouvent leurs peurs, leur mélancolie et leurs rêves. Les écrits de Bettelheim sur les mythes et les contes apportent, eux aussi, leur pierre.
Hans Werner Henze rapporte que les enfants de Montepulciano ont d'emblée adhéré au projet : "ils surent immédiatement par cœur, aussi bien l'histoire que la musique et chacun connaissait aussi bien son rôle que celui des autres - sans doute parce qu'ils s'y retrouvaient eux-mêmes et qu'ainsi une certaine familiarité immédiate s'établit avec le livret".
Après la création à Montepulciano, l'œuvre est traduite en anglais et allemand avant d'être présentée, entre autres, et dans différentes productions au Covent Garden de Londres, à l'Opéra de Stuttgart, à l'Opéra de Rotterdam, au Berliner Oper .
Hans Werner Henze
Hans Werner Henze, né en1926 en Allemagne est mort en 2012 à Dresde.
D'abord influencé par Stravinski, il s'initie à la musique sérielle auprès de Wolfgang Fortner.
Ses premières compositions à l'exemple de son Concerto pour violon (1947) se placent d'emblée sous le signe de l'atonalité.
Son style se diversifie par la suite et se libère quelque peu des techniques sérielles à travers des genres musicaux aussi différents que la symphonie et l'opéra.
Il acquiert la célébrité dès les années 1950 avec une série d'œuvres écrites pour la scène comme Boulevard Solitude (1951), König Hirsch (1955) et Der Prinz von Hombourg (1958).
Il s'est entre-temps installé en Italie après avoir obtenu en 1953 le Prix Italia pour son opéra radiophonique Ein Landarzt (Un Médecin de campagne), d'après une nouvelle de Kafka.
Engagé à l'extrême-gauche dans les années 1960-1970, il dédie son oratorio Das Floss der Medusa (Le Radeau de la Méduse) à Che Guevara et séjourne un temps à Cuba, où il crée sa Sixième Symphonie (1969).
Il est aussi l'auteur de plusieurs partitions pour le cinéma allemand (Les Désarrois de l'élève Törless, L'Honneur perdu de Katharina Blum, et Un Amour de Swann de Volker Schlöndorff), mais aussi français (Muriel et L'Amour à mort d'Alain Resnais).
D'une manière générale, son langage musical se situe dans la lignée du sérialisme lyrique d'Alban Berg et de Karl Amadeus Hartmann.
Compositeur prolifique, il a écrit dix symphonies et une vingtaine d'opéras, dont certains en collaboration avec la poétesse autrichienne Ingeborg Bachmann.
Artistes
-
Classe Opéra
-
direction musicale
-
mise en scène
-
Claudine Dufourcostumes